Avec un turnover supérieur de 20 % comparé aux autres secteurs, des difficultés de recrutement, boudé par les jeunes générations qui aspirent à l’eldorado de la startup nation ou à la ruée vers l’or du freelancing… Il est de notoriété publique que les ESN n’ont pas bonne presse ! Certains diront que c’est vrai – sans doute la majorité –, d’autres diront qu'il ne faut pas faire d’amalgame – c’est aussi vrai.
Si vous êtes du milieu, vous connaissez sûrement les qualificatifs qui décrivent les ESN. Pour les autres, voici une compilation : escrocs, vendeurs de viande, sangsues sanguinaires ou autres jolis surnoms. Peu reluisant...
Mais si je vous disais que faire carrière en ESN, c’était possible, et surtout, c’était plutôt sympa. Impossible vous croyez ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Et vous verrez que dans ce secteur peuplé de sociétés clones (rien ne ressemble plus à une ESN qu’une autre ESN ), il est possible de faire éclore des entreprises atypiques.
Dans un secteur où l’attractivité des talents, la différenciation, la transparence et la confiance collective sont clés, la RSE dans les ESN peut devenir un levier stratégique puissant.
Nous prendrons comme exemple principal notre démarche RSE ESN chez Pointerlab, une néo-ESN horizontale, transparente et spécialisée en ingénierie logicielle C/C++, partenaire officiel de Qt, pour illustrer comment la RSE peut transformer un modèle d’entreprise obsolète, non attractif et en perte de vitesse en un modèle vertueux pour ses collaborateurs.
Un modèle où il est possible de faire carrière dans la joie et la bonne humeur.
C’est quoi la définition de la RSE ?
Pour commencer, c'est quoi la RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte des ESN ? L'ESN et la RSE forment un duo encore peu répandu dans notre secteur. C'est pourtant un modèle vertueux où l'entreprise intègre naturellement les préoccupations sociales, environnementales et économiques au cœur de sa mission et de sa stratégie.
Attention à ne pas confondre avec le greenwashing ! La RSE, ce n’est pas de la communication, mais bien des actions – et je dirais même des valeurs d’entreprise.
Les 3 piliers de la RSE
- Le pilier social : améliorer les conditions de travail, favoriser la diversité et développer un management collaboratif ou participatif.
- Le pilier environnemental : réduire son empreinte carbone, adopter des pratiques écoresponsables et favoriser l’économie circulaire.
- Le pilier économique : garantir une gouvernance éthique, assurer la transparence en entreprise et contribuer à une croissance durable.
Nous avons toujours voulu créer une ESN, car nous adorons rendre service et travailler pour des clients sur des projets divers et variés.
Seulement, hors de question de reproduire le modèle classique, que nous considérons comme source de bien des problèmes :
- Une bureaucratie contre-productive : multiplication des niveaux hiérarchiques qui alourdissent les coûts de structure sans valeur ajoutée réelle (en moyenne 15-20% du CA part dans ces frais)
- Une politique immobilière inadaptée : des locaux et coûteux alors que 80% des consultants travaillent chez les clients. Un modèle d'autant plus questionnable à l'ère du télétravail
- Une politique salariale opaque basée sur la compression des coûts : les commerciaux, rémunérés sur la marge (différence TJM/salaire), sont naturellement incités à limiter les augmentations, créant un cercle vicieux de démotivation et de turnover
- Un management déshumanisé où le consultant est réduit à deux chiffres : son coût de revient et son TJM. Cette vision purement financière nuit à la qualité des relations professionnelles
Un modèle aux antipodes des principes RSE, qui privilégie les indicateurs court-terme au détriment de la création de valeur durable.
Notre exemple concret de politique RSE
Si je voulais faire un parallèle avec l'ingénieirie logicielle, voici les spécifications fonctionnelles générales de PointerLab.
- Que ceux qui créent la valeur puissent être rémunérés de manière juste.
- Que chaque collaborateur se sente en confiance, sans être sans arrêt sur le qui-vive pour ne pas se faire entourlouper par son manager.
- Que le collectif soit aligné sur un objectif commun.
L'exact opposé du modèle traditionnel, qui mise plutôt sur le clivage entre management et consultant pour maximiser les marges et minimiser coûte que coûte les coûts (donc vos salaires !). Nos valeurs sont aux antipodes du modèle vertical, aux limites éprouvées, que nous souhaitons concurrencer avec modernisme.
(Il y a du boulot, mais Rome ne s'est pas construite en un jour 🙂)
Sans même s’intéresser à la RSE, nous en faisions déjà.
C’est après coup, pour mettre des mots sur nos idées, que nous avons découvert que notre politique faisait partie d’un courant bien connu : celui de la RSE.
Pourquoi s’engager dans une démarche RSE pour son ESN ?
S’engager dans une démarche RSE pour une ESN, ce n’est pas naturel.
Toutes les initiatives comme Shodo, CodeWorks ou Edwyn ont été créées ex nihilo, car les idéaux du modèle classique sont très (très) bien ancrés.
Mais le monde change.
S’adapter aux attentes du marché devient un impératif sous peine de disparaître.
Il n’y a qu'à voir l’expansion fulgurante du freelancing dans les services numériques ces dernières années pour comprendre qu’un changement profond est en train de s’opérer.
Les talents recherchent plus de liberté, une rémunération plus juste et un meilleur équilibre vie pro/vie perso.
Pourtant, la RSE dans les ESN devient un facteur différenciant majeur, notamment pour :
1. Un atout pour attirer et fidéliser les talents
Les nouvelles générations recherchent du sens et veulent être justement valorisées.
Une ESN engagée dans la RSE séduit les meilleurs talents en leur offrant un cadre de travail sain et motivant.
Nous croyons qu’une meilleure rémunération sur le marché = meilleure attractivité et meilleure politique de redistribution = meilleur engagement dans la mission du consultant.
L’un de nos leviers RSE est une politique de rémunération et de redistribution juste et attractive.
Notre organisation horizontale et transparente permet à chaque consultant d’être mieux rémunéré que dans le modèle classique (consultez notre grille de salaire publique ici) et de bénéficier d’une prime annuelle issue de la marge excédentaire générée par sa prestation.
Simulez votre salaire et voyez par vous-même
2. La clé pour se différencier de la concurrence
Rien ne ressemble plus à une ESN qu’une autre ESN.
Même clients cibles, mêmes candidats chassés, même fonctionnement interne, même discours, même méthodologie…
Le secteur pèse plus de 65 milliards d’euros et attise de nombreuses convoitises, ce qui crée un véritable embouteillage.
Aujourd’hui, 48 606 sociétés sont immatriculées sous le code 62.02A (Conseil en systèmes et logiciels).
Mener une politique RSE peut être un atout stratégique.
3. Un impact positif sur la performance
Être heureux au travail rend 31 % plus productif.
Chiffres issus d’une étude menée par Harvard/MIT :
- 2 fois moins malades
- 6 fois moins absents
- 9 fois plus loyaux
- 55 % plus créatifs
Selon plusieurs études, notamment celle du MIT (source), les entreprises intégrant la RSE sont plus résilientes face aux crises et améliorent leur rentabilité à long terme.
Notre objectif en repensant le modèle traditionnel est d'aligner les intérêts des consultants sur ceux des dirigeants.
Ainsi, chacun est motivé et engagé dans la réussite de la boîte.
Remplir une baignoire percée, c'est jeter ses efforts dans une cause perdue… Alors avec PointerLab nous allons explorer une autre manière faire du service.